Des liaisons locales à l’international

Des liaisons locales à l’international

La compagnie Delmas, dont l’activité initiale consistait en une liaison maritime entre La Rochelle et les îles voisines, a rapidement développé son champ d’action pour assurer dès la fin du XIXème siècle des échanges avec de grands ports européens et africains.

L’énergie

Dans les année 1870, la compagnie se lance dans le transport international de marchandises. Pour subvenir aux besoins grandissants en énergie des pays européens et alimenter en charbon les machines qui travaillent à la révolution industrielle, la Delmas dépêche de nombreux navires en Angleterre. Elle inaugure, une décennie plus tard, une unité de production charbonnière à la Ville en bois à proximité immédiate du port, et maîtrise ainsi toute la chaine d’approvisionnement. Au lendemain de la seconde Guerre mondiale, la Delmas se lance dans le transport pétrolier.

Le commerce colonial

La compagnie a rapidement tourné son commerce vers des comptoirs situés en Afrique du Nord, notamment vers l’Algérie pour le transport des vins. En 1896, une ligne régulière reliant La Rochelle à l’Algérie, transitant par Bordeaux, est créée et participe à de nouveaux échanges avec les colonies françaises. À partir des années 1930, avec le développement de lignes avec l’Afrique noire, la société se lance dans le commerce du bois exotique et
de denrées alimentaires.
Poussée par le « rêve colonial » qui envahit La Rochelle (ville d’accueil d’une exposition coloniale en 1927) et la France dans son ensemble, et motivée par La Foi coloniale* de Léonce Vieljeux, qui a créé la Société française du Cameroun à Douala et la Compagnie coloniale de la Côte d’Ivoire à Abidjan, la Delmas cumule le transport et la production de café et de cacao. Elle est également investie dans des chantiers forestiers (hévéa et okoumé) au Gabon. * livre écrit par Léonce Vieljeux au retour d’un long voyage en Afrique en 1928

Les chantiers navals

En 1922, à l’occasion du rachat des chantiers Decout, la compagnie Delmas inaugure ses propres chantiers navals au port de La Pallice et profite de navires construits dans ses ateliers pour développer son activité de transport. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les activités de la Société navale Delmas-Vieljeux sont durement éprouvées. La flotte de la compagnie subit les conséquences du conflit et se réduit à 6 navires. Le temps est à la reconstruction à terre comme en mer. Dans un contexte économique difficile et face à la décolonisation qui libère les pays avec lesquels la compagnie commerce, l’activité navale décline en France. Les chantiers rochelais ferment leurs portes en 1987.